La castra-fiore
Aujourd’hui est un grand jour, je n’ai –à nouveau- plus de voix.
Ras-le-bol d’être aphone tous les 4 matins.
Inflammation des cordes vocales, plus aucun son ne sort, même pas un pseudo bruit guttural, rien.
Evidemment, le grumal, lui, jubile de cette situation.
Il peut poursuivre allègrement son activité bêtisinale sans être inquiété par la voix vindicative et coléreuse de sa maman. C’est ainsi qu’il décore, en tout impunité, le sapin avec les spaghettis bolo dégotés dans la cuisine ou qu’il refait en biélorusse le message d’accueil du répondeur téléphonique de la maison.
Je tente vainement de le dissuader en imitant l’orang-outan névropathe ou en faisant la danse du phacochère hystérique, mais rien n’y fait.
Le grumal ne s’impressionne pas de pitreries muettes.
Il me regarde, tout au mieux, avec un air navré reflétant toute la pitié qu’il a pour sa pitoyable mère destituée de peu d’autorité qu’il lui restait encore.
J'ai donc décidé, au vue de toutes ces déconvenues laryngologiques, d’investir dans un dictaphone.
J’y enregistrerai, lorsque j’aurai retrouvé ma voix, les phrases classiques et bien utiles à la répriman…’fin... à l’éducation grumale.
Et les ressortirai en temps de guerre orale grâce au salutaire bouton "play".
Bah oui quoi.
Aux grands "mots", les grands moyens !